Accueil Société Trois questions à Abderrazak Rahal, ingénieur général chargé de la production à l’Institut national de la météorologie (INM) : «Le déficit pluviométrique a atteint 96.5% »

Trois questions à Abderrazak Rahal, ingénieur général chargé de la production à l’Institut national de la météorologie (INM) : «Le déficit pluviométrique a atteint 96.5% »

 

Les prévisions météo tablent sur l’apparition, d’ici à la fin du mois en cours, des pluies avec une baisse des températures. Le froid de l’hiver, semble-t-il, pointe le bout du nez, tient à nous rassurer Monsieur météo Abderrazak Rahal.

Quel est le bilan que vous faites des mois de septembre et octobre 2023 sur le plan météorologique et est-ce que les températures actuelles correspondent à celles des années écoulées ?

Après un mois d’août chaud et sec, la plupart des régions du pays ont connu une hausse relative des températures pendant le mois de septembre 2023.

La température moyenne générale (27 stations principales) a atteint 27,1°C et a dépassé la moyenne de référence (1991-2020) de +1,2°C, faisant de septembre dernier, le cinquième mois le plus chaud depuis 1950.

Concernant la pluviométrie, le cumul pluviométrique total (27 stations principales) pour ce mois de septembre a atteint uniquement 35,5 mm, ce qui ne représente que 3,5% de la normale de référence du mois (1.006,1 mm).

Le déficit pluviométrique a atteint 96.5% et donc septembre de cette année sera classé comme le plus sec depuis 1970 et juste derrière le mois de septembre 1964 (15,3 mm) depuis 1950. Du reste, l’Observatoire européen, Copernicus, a annoncé que le mois d’octobre 2023 a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde. En Tunisie, octobre de cette année est classé le deuxième mois d’octobre le plus chaud avec une anomalie de +2,4°C derrière octobre 2013 (+2.7 0C).

Après un mois de septembre déjà historiquement chaud et sec, octobre a suivi le même chemin, avec un temps marqué par une hausse des températures et exceptionnellement sec sur la totalité de la Tunisie.

Le bilan pluviométrique était déficitaire, ce qui classe octobre 2023 au 1er rang des mois d’octobre les plus secs, avec un déficit de 96%.

 La Tunisie est aussi exposée aux menaces du changement climatique. Expliquez-nous pourquoi?

La Tunisie est l’un des pays les plus touchés par les changements climatiques résultant du phénomène du réchauffement. Car, la fréquence et l’intensité des événements météorologiques exceptionnels ont considérablement augmenté, ce qui a contribué à une montée notable des températures et provoqué une rareté des pluies.

Cela a entraîné, ces dernières années, une diminution des ressources en eau. Il est devenu nécessaire de prendre en compte tous ces changements et de s’y adapter, en adoptant de nouvelles méthodes cohérentes d’investissement dans divers domaines liés à ces facteurs, nécessaires pour réduire leurs effets négatifs et atténuer les conséquences qui en résultent, notamment dans le domaine agricole et des ressources en eau.

Dans quelle mesure prévoyez-vous un changement de la situation météorologique, favorable au passage des perturbations atmosphériques ?

Des averses de pluies sont prévues sur le Nord et localement sur le Centre et le Sud du pays, avec une baisse progressive des températures, qui sera plus sensible vers les derniers jours de novembre.

Les dernières  prévisions météo pour la troisième décade du mois de novembre 2023 tablent sur des pluies probablement importantes, intéressant le nord et localement le centre et le sud du pays, avec une baisse progressive des températures, déjà observées pendant les journées du mercredi 22 et  jeudi 23 du mois en cours.

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